L’ESPÉRANCE, TOUJOURS !
« Une cathédrale blessée, c’est un peuple qui saigne. Une cathédrale relevée, c’est un peuple qui renait à l’espérance. » C’est par ces mots de son prédécesseur Mgr Villepelet – prononcés lors de la réouverture de la cathédrale faisant suite aux bombardements de 1944 – que Mgr Percerou a conclu son homélie des vêpres de réouverture de la cathédrale, ce samedi 27 septembre. 5 ans après son incendie, l’église-mère de notre diocèse a donc rouvert ses portes. Et notre évêque n’a pas manqué de souligner combien la coopération entre tous les partenaires avait permis cela. Signe que l’unité est possible en ces temps où la division semble régner.
Une cathédrale relevée, au cœur de l’année jubilaire, un signe d’espérance ? Certains diront que le signe est dérisoire, que l’événement n’accélérera pas la fin des guerres, des violences et des injustices, finalement, que l’on avait peut-être mieux à faire en ce dernier week-end de septembre que de célébrer cette réouverture en grande pompe. Est-ce bien si sûr ?
Dans un article paru cet été dans la revue Etudes, le philosophe Jean-Philippe Pierron écrivait : « Dans notre traversée des désespérances, nous sentons bien que nous avons besoin d’un retour de la beauté dans nos vies, puisée dans notre environnement immédiat. » Et si la cathédrale offrait cela : la permanence d’un geste de beauté qui dit, au présent, une espérance pour le monde ?
Bâtir une nouvelle paroisse en pleine année jubilaire, un signe d’espérance ? Combien plus avec le patronage de Marthe et de Marie ! Effondrées par la mort de leur frère Lazare, elles ont cependant mis leur espérance dans le Christ et elles n’ont pas été déçues. Que le compagnonnage de cette sainte famille nous affermisse dans ce style de vie inégalable qu’est l’espérance. Ce mois-ci, nous entendrons Jésus nous interpeller : « Le Fils de l’Homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (Lc 18, 8). Péguy nous a appris que foi et espérance sont deux sœurs, avec la 3e nommée charité, alors osons reformuler ainsi : «…quand il viendra, trouvera-t-il l’espérance sur la terre ? » Pour vivre à la hauteur de notre vocation, celle de devenir sentinelles de l’espérance, demandons la grâce de ne pas rater les rendez vous de l’Histoire qui y convoquent.
Emmanuel Mustière, curé